JUIN l593.                              433
1 point de procuration pour renverser la loy fonda men-1 tale du roiaume. Quant à Ernest (0, que c'estoit un estranger ; et qu'ils n'avoient non plus de procuration s pour parler de l'election d'un roy estranger. Bien s'ils - vouloient parler du mariage d'un prince françois avec E l'infante, qu'on y aviseroit. Sur quoi assignation fust ffi- donnée au duc de Feria pour le lendemain matin, le-tt; quel au sortir de là fust sifflé par un tas de populasse *': amassée, et lui fust jettée une pierre. Dequoi on alla 8 aussitost faire plainte au duc de Maienne, qui respon-1* dit que si on lui pouvoit representer les siffleurs et les à jetteus de la pierre, qu'il les feroit pendre et estrangler m sur le champ, à l'entrée des Estats et devant les portes m- du Louvre.
if Le lundi 21 de ce mois, le duc de Feria fist sa pro-n- position l'aprés disnée aux Estats, qui fust, Sommai­ng rement, que le roy d'Hespagne son maistre nomme-ms roit dans deux mois un prince catholique françois pour
il -estre roi, y compris ceux de la maison de Lorraine,
[ii auquel il donneroit l'infante sa fille en mariage; et qu'ils
seroient rois solidairement. Ce furent ses mots. Un des
Ur. députés dit tout haut qu'on vouloit faire d'un manteau
m®: de religion une cappe à l'Hespagnole.
dj Ceste proposition, divulguée à Paris, fist inconti--^ nent courir le bruit partout que nous avions un roi ;
f* les uns disoient quc c'estoit M. de Nemoux, les autres gli que c'estoit M. de Guise. 1^ On envoia au curé Saint-André un billet contenant
, ces mots : Tout se porte bien, Dieu merci. On a fait aujourd'hui election d*une roine; on la fera demain
t'
J, O) Ernest : archiduc d'Autriche.
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